En 1940, Léon Blum, ancien président du conseil, est emprisonné par le gouvernement de Vichy. Sa dernière compagne va, de prison en prison, lui apporter réconfort et tendresse. Cet amour naissant, en pleine difficulté, se mue peu à peu en une grande passion. Tout au long de son emprisonnement Léon Blum va réunir tous les arguments pour répondre au procès qui lui est fait et les réunit si bien qu’ils plaident en sa faveur. Dès lors, pour éviter un regain de popularité le procès est ajourné par Philippe Pétain lui-même. Pour le faire sortir de prison Jeanne va jusqu’à plaider sa cause auprès de Laval alors grand maître de la collaboration. Ils finissent par se marier à Buchenwald, en plein chaos, gardés par les SS qui vont se demander jusqu’au bout s’il n’est pas préférable de les faire fusiller.
Par les créateurs du spectacle « Le jour où j’ai appris que j’étais juif »
NOTE D’INTENTION
J’ai toujours aimé ces femmes de l’ombre, celles qui donnent confiance aux hommes en leurs destins, qui les aident, les encouragent, sont impitoyables avec leurs faiblesses, et les aiment d’un amour profond et indissoluble. J’ai toujours apprécié qu’un homme de pouvoir soit sincère, honnête, pense aux autres, avant lui-même surtout à notre époque de « tous pourris ». Qui aurait pu penser qu’aux côtés de Léon Blum, le président du conseil initiateur du Front populaire et de la semaine de quarante heures, s’était tenue, tenace, une femme du nom de Jeanne Reichenbach ? Sachant depuis longtemps que derrière la grande Histoire se profile la petite histoire et que cette petite est non seulement complémentaire de la grande mais la crée parfois, j’ai été fasciné par ce couple. Lui, un vrai socialiste - il n’y en a plus guère - soucieux du bonheur du peuple, plein d’esprit et d’un optimisme de combat, elle, amoureuse de lui depuis l’âge de seize ans, ont vécu une idylle de prison en prison avec en toile de fond la terrible période de 1940 à 1945. En tant que dramaturge, je ne pouvais qu’être fasciné par cette superbe histoire d’amour si pleine de surprises, de rebondissements, de tendresse, d’espoir, de peur et de sensualité, bref si matière à théâtre. Les voici à présent sur scène, revivant leur passion à jamais.
Gérard Savoisien
GALERIE