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RUY BLAS… enfin presque !

  • Auteur/Compositeur Antoine Séguin
  • Metteur en scène Elrik Thomas
  • Collaboration artistique Lumières Pierre Wendels
  • Avec Antoine Séguin
  • Producteur(s) et/ou co-producteur(s) L'ACCOMPAGNIE
  • Genre : Théâtre
  • Durée :
  • à partir de 12 ans

RENONCER ? Jamais ! Surtout lorsqu'il s'agit de son spectacle.
NON, il ne peut en être ainsi ! C'est ce que dit ce brave comédien, engagé pour jouer le rôle du Page, alors lui…
IL JOUERA ! Car sa vie est sur scène, à jouer à faire semblant, et à raconter toutes sortes d'histoires, alors pourquoi pas ce…
RUY BLAS ? Il n'y a pas de décor, tant pis. Pas de costumes, on s'en passera. Pas de comédiens, on les remplacera. Elle va avoir lei cette pièce !
OUI ! Il suffit pour cela d'y croire et de se laisser porter par les efforts d'un comédien dont l'énergie va finalement permettre au public d'assister au Ruy Blas de Victor Hugo. Dans son intégralité ? Oui… enfin presque !

Un régal de drôlerie pour cette délirante adaptation du chef d'œuvre de Victor Hugo.
NOTE D’INTENTION
Jouer ou ne pas être…
La question de l’avenir du spectacle vivant, et du théâtre en particulier, s’invite parfois jusque dans le processus même de la création des spectacles, quitte à en bouleverser les représentations. En des temps où la qualité de l’offre culturelle peut parfois nous laisser dubitatifs, j’ai ressenti, moi aussi, la nécessité de manifester mon inquiétude face à l’avenir de notre profession et de notre art.
Mon idée première a été, comme certains, de faire grève. Mais grève de quoi, pour qui ? L’ordre des choses voulait qu’un travail soit en cours (afin de pouvoir être interrompu) et surtout que ma grève atteigne quelqu’un – se mettre en grève, tout seul, dans son coin, pour soi-même n’a, en général, que peu d’impact sur l’évolution des choses – il me fallait un public.
J’allais m’enquérir de cette espèce très prisée, lorsque, réflexion faisant, je me suis interrogé sur l’absurdité de ma démarche. En effet, compte tenu de la difficulté évidente de monter un projet et de lui attacher un public, n’était-il pas incohérent de vouloir tout arrêter avant même que rien n’ait commencé ? De plus, ces spectateurs, qui allaient faire l’effort de venir découvrir ma création, n’était-il pas indécent de les priver ainsi du plaisir de leur sortie, en les mettant devant le fait accompli d’une grève inopinée ? (Oui, car j’imaginais qu’un préavis risquait de décourager nombre de spectateurs de venir vérifier par eux-mêmes l’exactitude de cette grève.)
Qui plus est, mon expérience de la scène m’a démontré que le public est fondamental pour nous autres comédiens, même si ce n’est pas forcément réciproque, et personnellement, je me sens particulièrement redevable envers lui. Qui suis-je sans public ? Il me fait vivre, respirer, exister… Sans lui, je ne suis rien. Je ne voulais, ni ne pouvait le décevoir. Plutôt que de ne pas faire, il me fallait agir.
J’ai donc décidé de monter Ruy Blas.
Avec les moyens du bord, je vous l’accorde.
Seul contre tous…
Ayant donc résolu de m’exprimer plutôt que de me taire (ce qui m’arrange moi, mais contrarie un peu mes voisins) je me suis dit qu’il était de mon devoir de profiter de cette tribune pour exposer à celui pour lequel je travaille, mon véritable employeur, le public, les dangers qui pourraient guetter une certaine conception de la culture.
Ce projet un peu fou de jouer la pièce de Ruy Blas en(vers) et contre tous, seul et sans décor, est par conséquent une manière un peu détournée de montrer au public qu’un spectacle peut être joué « à tout prix », mais que tout a un prix.
Le spectateur sera surpris, je l’espère ; amusé, je m’y efforcerais ; interpellé et c’est là mon souhait le plus cher. Une histoire à beau être belle et bien écrite, elle est encore plus magique si on lui donne les moyens de se révéler pleinement.
Ruy Blas, un vrai révolutionnaire…
Le choix de Ruy Blas n’est cependant pas anodin, et au-delà des différentes polémiques qui ont accompagné les pièces de Victor Hugo à leur création, j’ai voulu porter mon choix sur une œuvre qui, si elle était jouée telle que l’auteur l’a l’imaginée, serait en tous points extraordinaire. La seule lecture des indications scéniques, fort nombreuses et complètes, de l’auteur, nous donne une idée de l’ampleur de la tâche qui attend le metteur en scène d’un Ruy Blas. Tout y est grandiose, majestueux, démultiplié. À un théâtre contemporain qui a du mal à exister à plus de cinq comédiens sur scène, Victor Hugo répond par pas moins de vingt-trois personnages sans compter les “utilités” et la figuration.
D’autre part, choisir ce drame, pur chef d’œuvre du romantisme, c’est aussi donner la parole au petit, à l’opprimé, au peuple, par la voix d’un héro : Ruy Blas. Utopiste s’il en est, qui, faisant fi des différences sociales, espère pouvoir redresser un pays en comptant sur la moralité et le sens du devoir de ses dirigeants. Autre époque, mais pas forcément autres mœurs…
Quand Victor Hugo montre la voie…
Enfin mon désir n’est pas de me battre pour la pérennisation d’un certain statut professionnel qui n’est pas une fin en soit lorsque l’on est artiste - tout au plus une reconnaissance sociale - mais plutôt de défendre la qualité de la culture que nous proposons au public. Je ne pouvais donc pas ignorer l’engagement de Victor Hugo dans sa volonté même de lutter et résister (déjà à l’époque) pour donner à la France les moyens de sa culture et à la culture, les moyens de ses ambitions. (cf. Texte de son intervention à l’Assemblée Nationale en 1848.)
Ma contribution dans cette voie est beaucoup plus modeste mais je ne doute pas qu’elle portera quelques fruits… en espérant que ce ne soit pas des tomates !
Soutien(s) : Spedidam
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